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Le 16 janvier dernier, Gaspard Lemaire a dévoilé son étude sur la contamination de l’eau du robinet. Malgré ses découvertes, les autorités auraient décidé de rester silencieuses. Selon 20 Minutes, des dépôts de plaintes ont vu le jour.
Des révélations très inquiétantes sur l’eau du robinet
C’est une révélation très inquiétante. Il se pourrait que des milliers de personnes s’empoisonnent tout simplement en buvant l’eau du robinet. De nombreux experts ont notamment dénoncé un manque de transparence sur la présence de chlorure de vinyle monomère (CVM) dans les canalisations.
Ce gaz provient de la dégradation des tuyaux en PVC installés avant leur interdiction en 1978. Maître Gabrielle Gien, avocate spécialisée en droit de l’environnement, a fait plus de confidences sur le sujet à nos confrères de 20 Minutes.
« On estime que 600.000 personnes [selon l’institut de veille sanitaire en 2010] pourraient être exposées en France au chlorure de vinyle monomère [CVM] alors que seuls quelques milliers sont effectivement informés par l’agence régionale de santé ou leur distributeur d’eau« , a-t-il révélé.
Les risques liés au CVM restent encore largement méconnus du grand public. L’Union européenne a pourtant fixé un seuil réglementaire à 0,5 µg/l en 1998. Pourtant, la première campagne de surveillance en France n’a débuté qu’en 2011.
À lireL’eau du robinet est contaminée par des CVM dans ces 181 communes : êtes-vous concerné ?Certaines régions comme la Nouvelle-Aquitaine, la Normandie et les Pays-de-la-Loire sont particulièrement touchées par la contamination de l’eau du robinet. En revanche, sachez que de nombreuses données manquent également en Île-de-France et en Occitanie.
Gaspard Lemaire, doctorant en science politique et spécialiste du sujet, a publié une étude le 16 janvier 2025, mettant en évidence un « laxisme généralisé sur les risques sanitaires encourus par les citoyens« .
Une grave maladie
Il souligne que les données disponibles restent souvent incomplètes ou difficilement accessibles. Cela empêche donc les Français d’avoir conscience de l’ampleur du danger. 20 Minutes a tenté d’interroger le ministère de la santé sur le sujet.
Ce dernier affirme simplement que « des campagnes de mesures, réalisées en complément du contrôle sanitaire réglementaire, ont pu être programmées par les ARS, dans les zones identifiées comme étant potentiellement concernées par la présence de CVM dans l’eau du robinet« .
En revanche, c’est une réponse qui ne convainc pas. Sachez d’ailleurs que de nombreux habitants découvrent eux-mêmes des dépassements des seuils réglementaires dans l’eau du robinet. Et ce, après avoir réalisé des analyses indépendantes.
Les petites communes restent les plus exposées à cette pollution invisible. Si l’exposition au CVM par ingestion reste peu étudiée chez l’homme, les scientifiques disposent d’éléments inquiétants.
« Dans l’étude de faisabilité du ministère de la Santé en date de 2017, on peut lire que « le recueil de données a sûrement manqué d’une recherche active ». En d’autres termes, quand on ne cherche pas, on ne trouve pas« , a indiqué Gaspard Lemaire à 20 Minutes.
Les études sur les animaux montrent pourtant un lien entre le CVM et des cancers digestifs et du foie, notamment l’angiosarcome. Il s’agit d’ailleurs d’une maladie rare mais pourtant foudroyante.
À lireL’eau du robinet contaminée et interdite à la consommation : les communes touchées« Les symptômes sont très génériques et il s’agit de cancers fulgurants », a ajouté l’expert. Pourtant, le ministère de la Santé reste prudent. Il rappelle qu’aucune étude épidémiologique définitive n’a encore établi un lien direct entre l’eau du robinet et ces maladies.
Source : 20 Minutes