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L’inquiétude ne cesse de s’installer dans cette métropole de France après les conclusions alarmantes d’une étude menée par l’UFC-Que Choisir et l’association Générations Futures. Ces prélèvements révèlent la présence des PFAS, surnommés « polluants éternels », dans l’eau du robinet.
Une mauvaise découverte dans l’eau du robinet
Les polluants éternels sont des composés chimiques, scientifiquement appelés perfluoroalkylés et polyfluoroalkylés. Ces derniers restent très présents dans les objets du quotidien. C’est le cas dans les poêles antiadhésives, les vêtements imperméables ou certains emballages alimentaires.
Leur particularité réside dans le fait qu’il se montre très présents dans l’environnement. Cela rend donc leur destruction quasi impossible. Les analyses menées dans une métropole indiquent des concentrations inquiétantes de plusieurs PFAS dans l’eau du robinet.
C’est le cas à Rouen-centre. Les experts ont relevé 250 ng/l de TFA (acide trifluoroacétique), résidu de pesticides et autres produits chimiques, ainsi que 22 ng/l de PFOS et 2,2 ng/l de PFHxS. À Sotteville-les-Rouen, un cocktail de dix autres PFAS a également été détecté.
Face à ces données, l’UFC-Que Choisir a réagi fermement : « Au vu de ces résultats inquiétants, notre association exige que les pouvoirs publics appliquent des normes véritablement protectrices tout en renforçant les contrôles ».
À lireL’eau du robinet est contaminée par des CVM dans ces 181 communes : êtes-vous concerné ?« Et enjoint les parlementaires de Seine-Maritime d’adopter sans délai la proposition de loi visant à limiter les rejets de PFAS dans l’environnement et à interdire leur utilisation dans certains produits de consommation« , a poursuivi l’association.
Les PFAS représentent des risques majeurs pour la santé. Ils peuvent causer des cancers, des troubles hormonaux et des problèmes de fertilité. En revanche, les autorités se veulent tout de même assez rassurantes sur l’eau du robinet.
Matthieu Fournier, hydrogéologue et maître de conférences à l’université de Rouen, explique : « Les chiffres montrent clairement une contamination, mais pas une pollution (en absence des chiffres complets) ».
L’UFC-Que Choisir lance l’alerte
Les normes européennes établissent une limite de 100 ng/l pour 20 PFAS spécifiques et de 500 ng/l en incluant les TFA. Selon ces seuils, les prélèvements réalisés sur l’eau du robinet à Rouen et Sotteville-les-Rouen restent donc en conformité.
Mais l’UFC-Que Choisir rappelle que ces normes restent bien moins strictes que celles qui vont s’adapter par le Danemark en 2026. Ce pays limite les PFAS à 2 ng/l pour quatre composés spécifiques. Parmi les composés identifiés, le TFA se distingue comme étant le plus répandu.
Qualifié de « plus petit des polluants éternels », ce PFAS à chaîne ultracourte reste extrêmement mobile et persistant dans l’environnement. Une étude scandinavo-suisse a identifié que le TFA provient de la dégradation de certains pesticides et gaz fluorés utilisés dans les systèmes de climatisation.
À Rouen, les activités industrielles, comme celles de l’usine BASF à Saint-Aubin-lès-Elbeuf, contribuent fortement à cette contamination. Face à ces enjeux, l’UFC-Que Choisir réclame des mesures immédiates sur l’eau du robinet.
L’association appelle également à interdire la production et l’utilisation des pesticides qui contiennent des PFAS. En Seine-Maritime, la pollution des eaux souterraines reste une préoccupation récurrente, notamment après les révélations liées à l’usine Lubrizol.
À lireL’eau du robinet contaminée et interdite à la consommation : les communes touchéesD’ici à 2026, la France doit se conformer aux nouvelles règles en Europe sur les PFAS. L’UFC-Que Choisir insiste sur la nécessité d’une mobilisation politique pour garantir une eau du robinet potable, sûre et respectueuse des normes.
Source : UFC-Que Choisir
