Ce nouveau polluant menace l’eau potable dans la France entière, les experts très inquiets

Des niveaux inquiétants d'un polluant éternel ont été retrouvés dans des bassins d'eau potable attaquant non seulement l'eau du robinet mais aussi les eaux minérales en bouteille.

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Très courant dans les pesticides, il est également utilisé comme réfrigérant. Mais une fois qu’il pénètre dans l’environnement et dans le corps humain, il est presque impossible d’éliminer ce polluant éternel. Nous parlons de l’acide trifluoroacétique (TFA). Selon Le Monde, qui a relayé une analyse de Pesticide Action Network Europe, ce polluant éternel menacerait les réseaux d’eau potable partout en France incluant les eaux minérales en bouteille.

Des niveaux inquiétants de polluants éternels dans l’eau potable en France et en Europe

La présence de substances per- et polyfluoroalkyles (PFAS) dans l’eau potable est devenue un problème important pour l’environnement et la santé publique ces dernières années. Parmi ceux-ci, l’acide trifluoroacétique (TFA) mérite une attention particulière. Et ce, en raison de sa persistance et de ses implications potentielles sur la santé. Ainsi que de l’augmentation continue de sa concentration.

La présence de PFAS, substances perfluoroalkylées, dans l’eau potable n’est donc pas nouvelle. Plusieurs études avaient d’ailleurs déjà mis en lumière la contamination de diverses marques d’eaux à travers le monde. La dernière confirmation vient d’une analyse que l’association environnementale Pesticide Action Network Europe (PAN Europe) a menée.

PAN Europe a, en effet, analysé 19 marques d’eau minérale de différents pays européens, révélant alors un une réalité alarmante. Plus de la moitié des bouteilles contenaient de l’acide trifluoroacétique (TFA), un composé chimique appartenant à la catégorie PFAS, des substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées, des polluants éternels.

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Au mois d’août 2024, PAN Europe a donc prélevé des échantillons sur 19 bouteilles d’eau minérale, en provenance d’Autriche, de Belgique, de France, d’Allemagne, du Luxembourg, des Pays-Bas, et de Hongrie.

Quelles sont les conclusions de cette analyse de PAN Europe ?

Les résultats que PAN Europe a publiés début décembre 2024, ont mis en évidence des résidus mesurables de TFA dans 10 des 19 eaux minérales. Soit plus de la moitié. Dans 7 d’entre elles, les niveaux de contamination dépassaient les limites autorisées pour l’eau potable, 0,1 microgramme par litre (µg/l).

Pour rappel, le TFA est un type de PFAS, un groupe de produits chimiques anthropiques qui se caractérisent par une résistance à la chaleur, à l’eau et aux huiles. En particulier, le TFA est un PFAS à chaîne ultra courte dont la structure chimique le rend très stable et mobile dans l’environnement.

Les TFA peuvent provenir de diverses sources. Notamment des processus industriels, de la dégradation des PFAS à longue chaîne et en tant que sous-produit des réfrigérants et autres gaz fluorés. Il s’agit aussi d’un produit de dégradation connu des pesticides contenant des PFAS.

Le TFA est donc présent dans plusieurs bassins d’eau potable qui alimentent la population française. Et parfois en quantité inquiétante.

Dans la métropole de Lyon, « le champ captant qui alimente 98% de la population en eau potable est contaminé au TFA », alerte la vice-présidente Anne Grosperrin dans les colonnes de Le Monde.

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Des études de PAN Europe datant de juillet 2024 met en lumière la contamination de l’eau potable au TFA dans plusieurs prélèvements en France. Le taux de TFA était de 2100 ng/L dans un échantillon venant de Paris ou à 500 ng/L dans un autre de Metz.

Du TFA dans les bouteilles de la marque Vittel

Une autre étude a mis en évidence la même contamination dans les bouteilles de la marque Vittel. Et ce, avec un taux à 340 ng/L.

D’autres prélèvements des eaux de surface des mêmes villes confirment une contamination encore plus forte, se situant entre 1. 500 et 2. 900 ng/L. Il s’agit là de taux taux qui dépassent jusqu’à 20 fois la limite autorisée pour d’autres polluants similaires. Selon Hans Peter Arp, professeur à l’université norvégienne de technologie au Monde, ces taux devraient encore s’aggraver.  

« Les concentrations de TFA sont au moins dix fois plus élevées qu’elles ne l’étaient avant 2010. Et cela ne fera qu’augmenter », a, en effet, alerté ce professeur.

Quels sont les risques sanitaires ?

Les risques sanitaires relatifs à la consommation de TFA sont importants. Et notamment des effets toxiques potentiels sur la reproduction et le développement. Certaines études suggèrent que l’exposition aux TFA pourrait nuire à la fertilité et au développement des enfants.

Pour mémoire, des études sur les mammifères avaient déjà épinglé une toxicité de la substance pour le foie. La Commission européenne a d’ailleurs souligné la « toxicité préoccupante » du polluant en décembre dernier. L’Organisation Mondiale de la Santé devrait étudier la question. Mais manifestement pas avant… 2026 !


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