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Dans le tumulte de notre quotidien, il n’est pas rare de ressentir le besoin de revérifier si nous avons bien verrouillé notre voiture, même si nous avons la certitude de l’avoir fait quelques instants auparavant. Un tel comportement, qui peut sembler illogique, repose en réalité sur des bases psychologiques solides. Découvrez ce qu’en pensent les experts en psychologie.
Qu’en pensent les experts en psychologie ?
Les experts en psychologie affirment que ces actions répétées sont souvent relatives à l’anxiété et à un besoin de sécurité. En situation de stress ou de distraction, notre esprit peut générer des doutes persistants.
Ce phénomène ne signifie pas nécessairement qu’il y a un trouble. Mais dans certains cas, il peut être le signe de conditions telles que le Trouble Obsessionnel Compulsif (TOC). Le TOC est l’un des troubles anxieux les plus courants. Il se caractérise en général par la présence d’obsessions et de compulsions.
La psychologie cognitive nous éclaire sur le fait que ces comportements résultent d’une défaillance de la mémoire de travail. Il s’agit de la mémoire qui gère la rétention d’informations à court terme.
Lorsque nous sommes distraits ou sous pression, notre capacité à nous souvenir d’actions récentes peut être compromise. Ce qui nous amène à douter de nous-mêmes.
Par ailleurs, des traits comme le perfectionnisme, la manie du contrôle, ou une personnalité minutieuse peuvent accentuer cette tendance.
Une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) révèle qu’environ 2 % de la population mondiale présente des symptômes de TOC. Mais, tous les cas ne nécessitent pas un diagnostic clinique.
À lireLa signification réelle de marcher lentement avec les mains dans le dos, selon la psychologieD’autre part, des recherches d’experts en psychologie de l’Université de Cambridge montrent que ces comportements de vérification excessive sont plus fréquents dans les milieux urbains. Milieux où le rythme de vie est plus intense et les exigences cognitives plus importantes.
Pourquoi ressentez-vous le besoin de vérifier plusieurs fois si vous avez bien fermé votre voiture ?
Tous les experts en psychologie s’accordent à dire que l’anxiété joue un rôle déterminant dans ce comportement. Lorsqu’une personne éprouve de l’anxiété ou de la peur, par exemple, à cause de la crainte d’un vol, son cerveau active des mécanismes de défense qui l’incitent à rechercher la certitude par la répétition. Cela génère alors un cercle vicieux : plus on s’interroge (« Ai-je bien verrouillé ma voiture ? »), plus le doute s’intensifie et devient pesant.
Un rapport de l’American Psychological Association (APA) souligne que l’anxiété relative à la sécurité est un sujet largement exploré en psychologie clinique.
Le cerveau humain est conçu pour prioriser la détection des menaces. Un trait évolutif qui a été essentiel à notre survie. Cependant, dans le contexte moderne, ce mécanisme peut devenir dysfonctionnel. Surtout chez les individus ayant une tendance à l’hypervigilance ou à la manie du contrôle.
De plus, l’anxiété ne se limite pas à engendrer des comportements de vérification. En effet, selon les experts en psychologie, elle peut également fausser notre perception de la réalité. Une étude que le Journal of Anxiety Disorders a publiée, a révélé que les personnes présentant des niveaux importants d’anxiété ont tendance à sous-estimer leur capacité à se souvenir de leurs actions quotidiennes. Ce qui les pousse alors à compenser en vérifiant de manière excessive. C’est ainsi que nous nous retrouvons à vérifier plusieurs fois si nous avons bien verrouillé notre voiture.
Psychologie : Faire la distinction entre habitude et désordre
Tous les comportements de vérification ne sont pas nécessairement pathologiques. En réalité, beaucoup d’entre nous adoptent ce type de comportement de manière occasionnelle sans que cela n’ait de conséquences significatives.
Cependant, lorsque ces actions commencent à perturber la vie quotidienne ou à consommer un temps considérable, elles peuvent signaler un problème plus sérieux. Comme l’indique l’OMS, le TOC existe lorsque des comportements répétitifs prennent plus d’une heure par jour et entraînent une détresse significative.
Il est essentiel de différencier une habitude gênante d’un trouble clinique (comme le fait de vérifier la fermeture de la voiture). Par exemple, s’assurer une fois que vous avez bien verrouillé votre voiture est tout à fait normal. Toutefois, le faire dix fois avant de partir ou même en rentrant chez soi peut révéler un problème plus profond.
Dans ce contexte, les experts en psychologie de l’Institut des TOC expliquent que la personne qui vérifie sait qu’elle a bien verrouillé. Mais, elle ressent le besoin de le faire à nouveau. « La personne peut vérifier les serrures des portes, les loquets des fenêtres ou celles de sa voiture », précisent-ils.
Ils ajoutent que la crainte qu’un intrus puisse entrer, voler des objets ou endommager la voiture alimente cette peur. Mais aussi que la personne atteinte de TOC se sent responsable de ne pas avoir vérifié la serrure au préalable.
En conclusion, ils notent que cette compulsion est courante chez les personnes souffrant de TOC. Le facteur déclenchant serait d’ailleurs souvent un événement traumatique tel qu’un vol ou une agression. Mais cela peut également être un symptôme de trouble de stress post-traumatique.
Comment réduire le besoin de vérifier si vous avez bien verrouillé la voiture ?
Renforcer la confiance en la mémoire
Prendre note mentalement ou écrire l’action de verrouiller la voiture peut aider à consolider la mémoire. Une astuce utile consiste à dire à voix haute : « J’ai verrouillé la voiture ». Ce qui renforce alors l’encodage de la mémoire.
Techniques de relaxation
La méditation et la respiration profonde réduisent l’anxiété qui alimente ces TOC. Pratiquer la pleine conscience peut vous aider à être plus présent dans l’instant présent, réduisant ainsi l’oubli.
Thérapie cognitivo-comportementale (TCC)
Cette approche est efficace pour briser le cycle des pensées obsessionnelles et des comportements répétitifs. La TCC vous apprend alors à remettre en question les pensées catastrophiques et donc à tolérer l’incertitude. Comme par exemple : « Si je ne verrouille pas ma voiture, elle sera volée ».
Définissez une limite de contrôle (comme si vous aviez verrouillé la voiture)
Se permettre de vérifier une ou deux fois, mais pas plus, aide à briser le cycle. Au fil du temps, le cerveau apprend qu’il n’est pas nécessaire de répéter l’action.