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L’association UFC-Que Choisir, en collaboration avec l’ONG Générations Futures, a tiré une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Lors de prélèvements réalisés dans l’eau du robinet de 30 villes françaises, les résultats se sont révélés préoccupants.
L’alerte sur l’eau du robinet
« Quand on les cherche, on les trouve », a déclaré un porte-parole de l’UFC-Que Choisir en conférence de presse le 23 janvier 2025. Il a alors alerté sur l’omniprésence des PFAS dans l’eau du robinet, également connus sous le nom de « polluants éternels ».
Les analyses ont révélé la présence de ces substances dans 29 des 30 villes testées. Paris, Lyon, Bordeaux, Toulouse, mais aussi des communes de taille modeste comme Tavaux, Fleury-les-Aubrais ou Lavernat figurent parmi les zones concernées.
Ces substances, surnommées « polluants éternels » en raison de leur persistance dans l’environnement, proviennent principalement de produits industriels et de pesticides. Certaines villes se démarquent d’ailleurs par des concentrations particulièrement préoccupantes dans l’eau du robinet.
À Rouen, Évry-Grégy-sur-Yerre ou Lunel, jusqu’à 11 PFAS différents ont été détectés. D’autres, comme Tours et Tavaux, en comptent dix. En moyenne, six PFAS ont vu le jour dans les eaux des villes analysées.
À lireL’eau du robinet est contaminée par des CVM dans ces 181 communes : êtes-vous concerné ?Dans quelques cas, des substances interdites ou restreintes, comme le PFOA ou le PFOS, ont également été trouvées. Cela montre une « contamination massive », selon l’UFC-Que Choisir.
Malgré la prévalence de ces substances, les niveaux mesurés restent tout de même inférieurs au seuil actuellement en vigueur en France. En revanche, ce seuil, qui s’élève à 100 ng/L pour 20 des PFAS les plus préoccupants, reste jugé insuffisant par de nombreux experts pour l’eau du robinet.
« On sait que certains PFAS restent toxiques »
Pauline Cervan, toxicologue à Générations Futures, souligne : « Ce seuil est largement controversé par la communauté scientifique et ne repose sur aucune donnée scientifique. On sait que certains PFAS sont toxiques à des concentrations moindres ».
En comparaison, sachez que les États-Unis ont fixé des limites bien plus strictes, avec un seuil de 4 ng/L pour chaque PFAS. Le Danemark, de son côté, adopte des normes plus rigoureuses. En France, une large majorité des prélèvements dépasse ces seuils internationaux.
Un cas particulièrement frappant concerne le TFA, acide trifluoroacétique. C’est un résidu de pesticides non réglementé en France. Contrairement aux pesticides classiques, limités à 100 ng/L, ce composé fait l’objet de concentrations beaucoup plus élevées dans l’eau du robinet.
À Paris, il a d’ailleurs atteint un pic alarmant de 6 200 ng/L. Les effets des PFAS sur la santé humaine restent encore mal compris. En revanche, sachez que les études disponibles les associent à de nombreux risques.
Ces substances restent suspectées de provoquer des maladies thyroïdiennes, des troubles du foie, des cancers du rein, et de contribuer à un faible poids à la naissance. Face à ces menaces, les associations demandent une réaction rapide et forte des autorités françaises.
« Il est urgent que le gouvernement prenne des mesures pour protéger la santé des citoyens », a lâché l’UFC-Que Choisir. Alors que les PFAS continuent de se répandre dans l’environnement, le problème ne se limite pas à l’eau du robinet.
À lireL’eau du robinet contaminée et interdite à la consommation : les communes touchéesCes substances persistent également dans les sols et les aliments. Cela augmente donc leur impact potentiel sur la santé publique. Si certains pays ont su réagir en adoptant des seuils beaucoup plus bas, la France semble encore loin de ces standards.
Source : UFC-Que Choisir