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Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a récemment pris la parole pour évoquer un sujet très important. Il s’agit de la mobilisation de l’épargne privée des Européens pour répondre aux défis économiques et financiers de l’Union européenne.
Les questions autour de l’épargne privée
Dans une interview accordée à BFM Business, François Villeroy de Galhau a tout d’abord salué le discours de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, prononcé au forum de Davos.
Il a confié : « Elle a dit que nous, Européens, nous tiendrons à nos valeurs, aux règles du droit. Simplement, nous devons être plus offensifs dans la façon de les défendre. Et puis elle a dessiné un programme de changement de l’Europe, d’accélération de la croissance et de l’innovation en Europe ».
Cette intervention était aussi l’occasion pour François Villeroy de Galhau de souligner l’importance d’une prise en main collective par les Européens. Selon lui, « le sort des Européens ne dépend pas que des Américains et des Chinois ».
À lireCes 3 erreurs que nous faisons tous sont fatales pour les appareils électroménagers : évitez-lesIl a aussi insisté sur le besoin de bien « actionner les leviers que nous avons en Europe » pour financer les besoins qui augmentent de l’Union. François Villeroy de Galhau a également mis en lumière une chose assez préoccupante.
Malgré une épargne privée « abondante », une grande partie de cette dernière est investie hors de l’Europe. Il a rappelé que « 300 milliards d’euros d’épargne des Européens vont s’investir hors d’Europe, et d’abord aux États-Unis ».
Selon lui, ce phénomène s’explique par l’absence de marchés de capitaux européens suffisamment performants et d’une intermédiation financière forte, comme c’est le cas aux États-Unis. Il a alors fait une proposition très claire sur le sujet.
« Récupérons ces 300 milliards »
Le principal intéressé a proposé sur l’épargne privée : « Récupérons ces 300 milliards pour faire face aux besoins d’investissement que nous avons en Europe ». Et ce, dans le but de l’utiliser pour « nos atouts ».
L’Europe fait face à de gros défis. Et ce, que ce soit dans la transition écologique, l’innovation technologique, l’intelligence artificielle. Ou encore la défense et la sécurité. En revanche, comme l’a souligné un rapport de la Direction générale du Trésor publié en avril 2024, « ni les budgets publics ni les bilans bancaires ne pourront supporter cet effort d’investissement à grande échelle ».
Mobiliser l’épargne privée semble donc être l’un des derniers recours pour financer ces ambitions. François Villeroy de Galhau a ainsi évoqué la création d’un label européen. Et ce, pour les produits d’épargne investis localement ou l’émission d’obligations européennes comme pistes potentielles.
À lireMétéo : des orages violents prévus ce week-end, les régions menacéesUn des projets évoqués est celui d’une « Union pour l’épargne et l’investissement ». Il aurait pour but de créer un marché unique du financement en Europe. Ce projet viserait à harmoniser les réglementations fiscales entre les États membres, un obstacle majeur à ce jour.
Avec cette initiative, le gouverneur estime que le meilleur de ce que réussissent les Américains, c’est-à-dire la finance au service de l’économie, nous pouvons le faire en Europe ».
